Un hydrogel pour la culture de neurones en 3D
Par Alexandre Couto - publié le 18 mai 2018 à 14:49
Un biomatériau pour la culture des cellules souches neurales a été développé par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs du CNRS, de l’Inserm et de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier. Il s’agit d’un hydrogel biocompatible, capable de servir de support au développement de tissus cellulaires en trois dimensions.
Si la culture in vitro de cellules neurales issues de biopsies est aujourd’hui bien maitrisée, les structures obtenues ne sont toutefois pas identiques aux tissus présents dans un organisme vivant. En effet, les modes de cultures actuels s’effectuent sur une structure en deux dimensions, tandis que le tissu cérébral est constitué d’une structure souple en trois dimensions. Les scientifiques ont donc cherché une matière support capable d’organiser les liens cellulaires d'une manière plus conforme à la réalité. Ils se sont tournés vers un gélifiant, pourtant réputé instable : le N-heptyl-galactonamide. C’est en travaillant sur le processus de formation du gel que le laboratoire Interactions moléculaires et réactivité chimique et photochimique (CNRS), le Toulouse Neuro Imaging Center (Inserm) et le laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes du CNRS ont mis au point un hydrogel biocompatible, stable, peu dense et faiblement rigide. Les cellules neurales développées au sein de cette matrice prennent ainsi naturellement une structure en trois dimensions. En outre, la matière de synthèse possède une structure complexe composée à la fois de fibres droites et de fibres courbes, une organisation idéale pour créer un maillage et développer des interconnexions à courtes et longues distances. Cette disposition est observables dans le tissu neurale in vivo.
Ce biomatériau, en se rapprochant encore un peu plus de la structure et de l’organisation des cellules, ouvre de nouvelles perspectives à la l’étude du tissu cérébral. Par exemple, à termes, il pourra être utilisé pour évaluer certains médicaments ou encore, être directement transplanté pour réparer d’éventuelles lésions cérébrales.
Source : https://www.industrie-techno.com/newsletter-3703#xtor=EPR-1